Je suis horrifié de devoir expliquer cela, surtout ici, mais allons-y.
Déjà, je rappelle certains passages de l'article original – je mets en gras (et je souligne même) les parties les plus importantes – sans couper le texte :
Six people from Santa Clara, California have been arrested and charged with selling arcade cabinets full of “counterfeit games”, which they are alleged to have been profiting off to live like rock stars.
As the San Francisco Chronicle report, a woman, her son, ex-husband and three others were arrested on Thursday and accused of “forging” and selling arcade cabinets that “played classics such as Galaga, Tank Battalion and five different versions of Pac-Man.”
Those games are all from Namco Bandai, who as The Mercury News point out, also have their American offices in Santa Clara. The six accused had been operating a company called CoinOpStore, selling cabinets containing between “60 and 3,000 counterfeit games” pre-loaded onto them.
Prosecutors say the six have been charged with a total of 14 counts of felony counterfeiting. They’re also saying that in addition to possible fines and prison time (there’s a maximum sentence of 11 years), the money the accused made from selling the machines—and the stuff they bought with it—might be seized as well.
That list of stuff includes “$1.2 million in cash, a 2012 Mercedes Benz, a 2015 BMW and five properties.”
Le contexte étant bien posé, je vais détailler.
A. Pirater des jeux est une chose, en faire le commerce en est une autre.selling arcade cabinets full of “counterfeit games”
[vente de bornes d'arcade remplies de jeux piratés]
A.1. Que ces personnes vendent des bornes d'arcade sans jeu pirate dedans, aucun problème. C'est même très bien, ça fait tourner l'économie et la scène arcade, c'est bienvenu.
A.2. Que ces bornes d'arcade puissent accueillir des jeux pirates après la vente, c'est le cas de n'importe quel objet et c'est la responsabilité de l'acheteur. Sauf si le vendeur signale expressément que l'objet est destiné à enfreindre la loi, auquel cas cela commence déjà à être condamnable.
A.3. Monter un commerce sur la vente de la propriété d'autrui (les jeux pirates inclus, en l'occurence), c'est de base du recel, déjà fermement condamné par la loi. Mais il s'agit ici de piratage (autre forme de recel, également fermement condamnée par la loi) qui touche à la fois les éditeurs de jeux encore en exploitation commerciale (on ajoute donc la concurrence déloyale), mais aussi les concepteurs d'émulateurs, qui voient eux-aussi leur travail détourné et utilisé à des fins malhonnêtes.
B. Il ne s'agit pas d'abandonware.played classics such as Galaga, Tank Battalion and five different versions of Pac-ManB.1. A toutes fins utiles, je signale à nouveau que ces jeux restent exploités commercialement. Ils sont en vente légalement dans le commerce (compilations, consoles virtuelles, etc.) et vendre des copies, outre le fait qu'il s'agit d'escroquer l'acheteur en lui proposant quelque chose par ailleurs gratuit, représente donc une concurrence déloyale qui fausse les règles du commerce. Que l'on soit malin en affaires, c'est très bien, mais si c'est en trichant, cela revient à ce qu'une personne respectueuse des règles soit punie.
Un exemple très pertinent est contenu dans l'épisode 174 (épisode 14 de la saison

de
La Petite maison dans la prairie, que je vous laisse visionner.
B.2. Dans le lot, certains jeux peuvent certes être légaux. Mais à partir du moment où il y a un jeu piraté, la loi est enfreinte.
C. Cette phrase résume à elle seule toute l'affaire :selling cabinets containing between “60 and 3,000 counterfeit games” pre-loaded onto themC.1. Une vente de bornes d'arcade remplies de jeux pirates, ces derniers constituant l'argument commercial, ce qui porte préjudice à :
C.2. Les vendeurs honnêtes (si, si, il y en a) de bornes d'arcade qui se voient mis dans le même sac que ces escrocs ;
C.3. Les éditeurs des jeux en question, qui continuent de les exploiter commercialement (ce qui permet quand même la création et la pérennité de nombreux emplois ; il ne faut pas oublier cela) ;
C.4. Les programmeurs d'émulateurs qui oeuvrent pour la préservation et voient non seulement leur travail gracieux pillé, mais se retrouvent également mis dans le même sac que les escrocs dont je me félicite de la condamnation ;
C.5. En outre, ce piratage n'a aucune incidence sur le marché du rétro et les prix ne baissent même pas, donc ce piratage ne sert à rien de bien, mais cause du tort à beaucoup de monde.
Je précise en l'occurence que je comprends bien que l'émulation permet le piratage, mais tant que cela ne devient pas un commerce basé sur la vente d'un émulateur assorti de jeux sans l'obtention des droits idoines, je pense qu'il est de l'intérêt de la conservation du patrimoine de laisser faire (et les éditeurs originaux s'y retrouvent d'ailleurs).
Pour tout cela, oui, je suis ravi que ces personnes, qui ont vendu ce qui ne leur appartenait pas, soient arrêtées.
Et merci de m'épargner la distinction entre vol et copie ; la dimension physique n'est qu'à moitié différente, puisque si l'objet original ne disparaît pas, l'argent du recel est quant à lui bien réel, et la dimension morale reste la même. Se cacher derrière cette distinction revient à se cacher derrière le vieil argument (sans fondement) du téléchargement à ne pas conserver plus de 24 heures. C'est exactement la même esbroufe.
Enfin, je suis prêt à la discussion civilisée, basée sur des arguments clairs comme je le fais, mais je propose que l'on ne nomme personne expressément, de façon à éviter les débordements.